We are born to die ⚡Andy & Kate ⚡22ème édition ⚡ Résidence des tributs

J'allume la douche, et les gouttes d'eau coulent sur mon corps nu. Les entraînements ont commencé. Je n'ai pas une minute à moi entre 8 heures et 20 heures. Du coup, le soir, je sors, histoire d'avoir une impression de liberté. J'aime aller dans le Hall, ou sur le Toit, ou même simplement me promener dans les couloirs. Je parle à tout le monde, inconnus ou pas, au risque de me prendre des vents. Je sais que les Jeux de la Faim se passent toujours dans une ambiance compétitive, haineuse, bref, très mauvaise. Et je ne comprends pas pourquoi. C'est vrai ça, pourquoi les tributs ne pourraient-ils pas se parler, être amis, s'amuser ? Ils savent qu'ils risquent de mourir dans la semaine qui suit, alors pourquoi ne pas profiter ? Bon, je sais que la semaine précédant votre mort ne se passe généralement pas dans une ambiance festive. Mais tout de même, ils pourraient faire des efforts. Personnellement, je suis presque sûre que je ne vais pas survivre. Ça ne m'empêche pas de profiter de ce séjour dans la ville de la luxure et de tous les excès. Mais tout le monde ne partage pas mon enthousiasme. Mon compagnon de district m'a d'ailleurs maintes et maintes fois répété que j'étais naïve de penser à m'amuser, et que cette naïveté allait me tuer dans l'Arène. Je lui tire la langue chaque fois qu'il me le dit, incapable de répondre sérieusement. Je sais qu'il a raison, que je devrais me concentrer sur une stratégie, sur mes entraînements, et cesser de me distraire. Mais c'est contraire à mon caractère. Et puis j'arrive très bien à m'entraîner et à m'amuser après. Ça ne me gène en rien. Mais ils se sont pas capables de comprendre. Alors au lieu de parler aux autres tributs -j'ai bien compris qu'ils n'appréciaient guère mon caractère joyeux, sauf quelques uns que j'ai attendri-, je parle à des inconnus, à des gens du Capitole. Mon mentor m'encourage à le faire. La majorité de ces gens sont des potables futur sponsors. Il pense que je fais ça pour me faire aimer. Et les futur sponsors semblent apprécier le fait que je ne pense pas à la peur de mourir. C'est donc bon pour moi. Mais, contrairement à ce que pense mon mentor, je ne fais pas ça pour me faire des sponsor. J'ai juste une aptitude naturelle à aller vers les autres. J'aime parler aux gens, j'aime les écouter, j'aime les connaître. Cela me fait penser à Jake. Jake est le Haut-Juge du Capitole, et le neveu du Président. Nous nous sommes rencontrés il y a deux jours. Notre premier échange a été plutôt houleux, mais j'ai découvert par la suite qu'il était en réalité très gentil. Très, très gentil... Je soupire, sors de la douche, et me sèche en un rien de temps. Je retourne dans ma chambre et enfile un jean et une chemise en coton. J'aimerais le revoir. Jake, je veux dire. Je ne suis pas sûre que c'est réciproque, mais je l'espère. Et... Si lui aussi avait envie de me revoir ? Peut-être est-il dans le Hall, comme lors de notre première rencontre ? Mon coeur s'accélère à cette idée. Il n'y a qu'un moyen de le savoir. Je sors donc de ma chambre, traverse le salon, saluant au passage mon mentor, et marche rapidement dans le couloir vers l'ascenseur. J'entre précipitamment dans la cage de verre et descend dans le Hall. Mais il n'y a personne. Dire que je suis déçue serait un doux euphémisme. Je décide d'aller sur le toit. Avec un peu de chance, il y sera peut-être. Mais j'avoue que je commence à ne plus y croire. Je reprends l'ascenseur qui me dépose au dernier étage, et je monte rapidement les deux trois marches qui me séparent de mon but. Je dépasse la porte de l'étrange bulle de verre, et je sors. Il n'y a pas âme qui vive sur le toit. Complètement déprimée, je m'apprête à faire demi-tour lorsque j'aperçois une silhouette. Je sais que ce n'est pas celui que je cherche, car l'ombre est féminine. Je m'approche tout de même, ma curiosité naturelle me poussant à aller vers cette personne lui demander ce qu'elle fait ici à cette heure-ci -surtout que je ne reconnais ni un tribut, ni un mentor-. La jeune femme se retourne et me lance un sourire éclatant, auquel je ne peux que répondre. « Bonsoir toi ! Tu es une tribut c'est ça ? Du ... 6 nan ? Tu n'arrive pas à dormir ? Allez viens ! Approche toi ! » dit l'inconnue en m'invitant à m'asseoir près d'elle avec sa main. Plus je m'approche, plus je distingue ses traits fins et délicats. Elle est vraiment très jolie. Je m'assied à ses côtés et lui sourit. « Bonsoir ! C'est exact, je m'appelle Andy, et je viens du district 6. » Parler de mes origines ne me pose aucun problème, même devant ou les habitants du Capitole -car la belle jeune femme y habite, c'est certain-. « Ce n'est pas que je n'arrive pas à dormir, c'est juste que j'aime me promener le soir. Je me sens libre. » puis je me rends compte que ce ne sont pas vraiment les propos à tenir à une Capitolienne. Mon sourire se tord en grimace, si furtivement que je doute qu'elle l'aie vue. « Enfin bon. Et vous, vous êtes ? Je suis désolée, je ne vous connais pas autant que vous me connaissez. » Je rougis légèrement. Cette personne a l'air tout à fait charmante, et je m'en veux de ne pas l'avoir rencontré plus tôt. J'espère qu'elle ne va pas non plus se vexer par rapport à mes propos sur ma prétendue liberté. Elle pourrait mal le prendre, voir que je renie les grâces que m'offre le Capitole. Pourtant, quelque chose dans son visage me fait croire qu'elle ne le fera pas. Elle a l'air trop gentille pour cela.